• Du cabinet médical à l’hôpital, la révolution numérique…

  • Date :
  • 11/11/2015
Entre télémédecine et e-santé, la révolution numérique est en marche. Avec un double atout : l’amélioration de l’efficacité des traitements et la réduction des coûts. Dans les salles d’attentes, des expérimentations sont d’ores et déjà menées avec l’aide de tablettes numériques : dans ce dispositif, mené avec Information Dialogue Santé (IDIAS), le patient fournit des informations sur son hygiène de vie, ses habitudes alimentaires, sa relation au tabac, à l’alcool…

Dès la consultation, le médecin  dispose de ces données et gagne un temps précieux pour évoquer les sujets les plus sensibles et peut ainsi orienter ses conseils. La tablette s’avère ici une excellente méthode pour engager un dialogue éducatif. La e-santé présente également un intérêt majeur lors du transfert à l’hôpital, où les urgentistes du SAMU, reliés par webcam à l’unité de soins, peuvent disposer du dossier médical électronique du patient. Sur ce dossier figurent toutes les données indispensables sur le patient : résultats d’analyse, imagerie, radios, scanners, antécédents, groupe sanguin, allergies éventuelles aux médicaments... Des informations précieuses pour éviter les accidents liés à la méconnaissance des intolérances à certains traitements. Cependant, si ces informations sont importantes, elles sont très nombreuses, ce qui nécessite des programmes de traitements de données afin que le médecin puisse rapidement accéder aux informations utiles.

Révolution numérique également dans les établissements de santé. A ce jour, le centre médico-chirurgical Marie-Lannelongue au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) est le premier connecté au réseau Roses1, réseau de fibre optique déployé sur l’ensemble de la région parisienne. Grâce à des connexions haut débit entièrement sécurisées, les professionnels de santé peuvent communiquer entre eux, partager des informations et des images médicales. Et d’ici peu, les hôpitaux Simone Veil à Eaubonne (95), Victor Dupouy à Argenteuil (95) et le Centre hospitalier de Gonesse (93) devraient être connectés. Mis en service à la demande de l’Agence régionale de santé par la GCS D-Sisif2, ce réseau ouvre la voie aux téléconsultations et aux visioconférences entre professionnels, permettant une médecine beaucoup plus collaborative. Une  démarche des plus intéressantes compte tenu de l’importance du partage d’informations dans le domaine médical, la prise en charge d’un patient étant multidisciplinaire. Ce réseau doit d’ailleurs profiter à d’autres projets de télémédecine. C’est déjà le cas pour un dispositif de télé-expertise et de téléconsultation en neurologie, lequel est partiellement opérationnel dans une dizaine d’établissements franciliens, et qui se révèle très utile pour la prise en charge rapide des urgences neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux. Reste toutefois que si le dossier médical et l’imagerie sont des informations essentielles à connaître pour le médecin, le fait de transférer ces données nécessite l’autorisation du patient.

Enfin, le parcours de soins est lui aussi concerné par la révolution numérique. Au Danemark, ce parcours se gère par l’ordinateur central de l’hôpital et inclut le déroulement précis des actes en fonction de la disponibilité des personnels nécessaires. Prescriptions et dosages des médicaments sont administrés par des robots pharmaciens, ce qui limite le nombre d’erreurs. Et ce n’est pas fini ! L’internet des objets se glisse dans les lits d’hôpitaux, pouvant communiquer en temps réel température, rythme cardiaque et tension du patient. Tous ces dispositifs limitent les doublons, coûteux, et les erreurs de manipulation. Quant au personnel, il peut se concentrer exclusivement sur les soins. D’autant que ce sont maintenant des bornes numériques qui gèrent la partie administrative des dossiers patients, eux-mêmes identifiés par une puce électronique. A la clé, une réduction non négligeable des erreurs et un recentrage bienvenu du personnel sur les soins au patient. Reste à attendre l’avènement de ces belles avancées en France…

F.G.

1. Réseau optique sécurisé pour la e-santé

2. Groupement de 55 professionnels chargés du développement des systèmes d’information partagés en santé en Ile-de-France

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