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  • Bruxelles a mis en place un plan d'action : Atouts et limites de la m-Santé.

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    La m-Santé met les technologies mobiles (téléphones, ordinateurs portables, tablettes, PDA) au service de la santé, de la prévention, de l’information médicale ou du suivi de maladies chroniques. Considérée comme un marché prometteur, la santé « mobile » s’illustre à travers des «applis» permettant de diagnostiquer otites, maladies oculaires, arythmies… Pour l’heure, parmi les 49% de Français surfant sur le web santé, 22% ont téléchargé au moins une application mobile santé sur leur terminal . Selon une enquête Sofres d’avril 2013, l’utilisateur type est un internaute de moins de 35 ans (52% d’hommes et 48% de femmes), vivant principalement en région parisienne et de CSP+.

    Mais pour que la m-Santé prenne tout son sens, il faut que les praticiens soient équipés de technologies équivalentes à celles de leurs patients. Par ailleurs, la santé connectée suppose la communication et la collaboration entre les intervenants, pour des soins intégrés (et de meilleurs résultats) à des coûts réduits. Cela implique un patient au cœur du dispositif, tout en favorisant l’utilisation systématique de solutions informatiques de santé pour faciliter l’accès et le partage des informations relatives aux données de santé. De plus, la généralisation de la m-Santé doit concerner chaque étape du parcours de soin (prévention, élaboration de diagnostic précoce, traitement et un suivi plus personnalisé). En ce sens, la Commission européenne a mis en place un « plan d’action » pour assurer le développement de la m-Santé sur la période 2012-2020. Un des axes de réflexion consiste à mettre le patient au centre du dispositif en soutenant les initiatives de gestion personnelle de la santé et la recherche en médecine personnalisée. Nombre de pays européens se sont d’ailleurs engagés dans cette démarche, conscients des économies réalisées par cette nouvelle démarche. En effet, selon une étude de PWC, les états économiseraient 99 milliards d’euros d’ici cinq ans, dont 11,5 milliards rien qu’en France. Les économies réalisées faciliteraient l’accès aux soins de 24,5 millions de patients supplémentaires.

    Toutefois, de nombreuses limites d’ordre réglementaire, économique, structurel et technologique réduisent l’impact de la m-Santé : une absence de réglementation cohérente qui empêche sa généralisation, une absence de normes technologiques, un manque d’organisation structurelle pour une adoption généralisée et un manque de coordination entre les différents systèmes de santé au niveau européen, voire entre les différentes initiatives développées au niveau national. Aussi, pour une mise en œuvre optimale de la m-Santé, PWC recommande d’intégrer la m-Santé dans les stratégies nationales et régionales de santé publique et de mettre en place des réglementations encourageant le développement de solutions de m-Santé. Il préconise en outre de créer des mécanismes de remboursement innovants pour encourager les patients et les fournisseurs de dispositifs médicaux à adopter des solutions mobiles et de clarifier la réglementation européenne sur les dispositifs médicaux en gardant un équilibre entre sécurité/qualité des dispositifs et inno­vation/accès facilité pour les patients. Enfin, il conseille de sensibiliser et former les professionnels de santé, les patients et les utilisateurs potentiels, notamment par la création de communautés d’utilisateurs.

    Frédérique Guénot

    Associations « connectées »

    > Créée en 2009 par Hélène Gaillard, l’AMFE vise à rompre l’isolement des parents ayant un enfant atteint d’une maladie du foie. Elle a mis en place un forum destiné à faciliter les échanges entre parents et créé un fonds social en partenariat avec des structures médicalisées —dont le Kremlin Bicêtre— pour aider au rapprochement des familles en cas d’hospitalisation d’un enfant et pour le respect de ce dernier. Pour Nathalie Bissot-Campos, qui mène les actions de communication de l’AMFE (Association maladies foie enfants), la m-Santé est un phénomène à exploiter pour faciliter la vie du patient. L’AMFE s’est dotée d’un compte Facebook, un compte Twitter, une présence sur Scoop-it, Pinterest, Google+, Youtube, et bientôt une application pour mobiles… Par ailleurs, elle milite pour le don d’organes et soutient la recherche. Enfin, elle mène des campagnes de prévention, notamment « L’alerte jaune », en faveur du dépistage les maladies du foie chez le bébé. Sous le haut-patronage du ministère de la Santé, cette campagne est également soutenue par la Société française de pédiatrie, l’Alliance des maladies rares et la Fondation Groupama pour la santé. Premier axe : inscrire dans le carnet de santé le suivi de coloration des selles avec la carte des couleurs des selles à réaliser avant le premier mois et ce pour que la prise en charge des enfants malades diminue de 60 jours à 30 jours. Second volet : un film mettant en scène la marraine de l’association, Frédérique Bel, dont « La minute blonde » a été déclinée pour « L’alerte jaune ». Un film remarqué au Festival de Communication en santé de Deauville. Enfin, les recommandations de cette campagne s’intègrent dans le « livre bleu », outil remis aux jeunes mamans dès la sortie de maternité. Une application, connectée avec le livre bleu, permettra de déceler les premiers signes de maladies du foie et d’améliorer la prise en charge globale de l’enfant.           

    > Simple blog lors de sa création en septembre 2002, Renaloo s’est professionnalisé pour devenir le site de référence des maladies rénales. Ses objectifs : favoriser le dialogue entre patients et proches de patients, offrir une information et une veille de qualité. Mais son rôle ne s’arrête pas là puisque l’association a permis des avancées considérables en matière de prise en charge, via notamment les Etats généraux du Rein, dont elle est à l’origine. « En 2002, il n’existait que peu d’informations sur le web concernant cette pathologie, explique Yvanie Caillé, directrice et fondatrice de l’association Renaloo. Etant moi-même atteinte d’une maladie rénale et ayant dû être dialysée puis greffée, je n’ai pu trouver en 2001 que des sites en langue anglaise. Après avoir consulté le site d’un jeune Américain ayant vécu la même expérience que moi, je me suis lancée à mon tour dans la réalisation d’un blog. En peu de temps, celui-ci  a connu une fréquentation importante et j’ai lancé un forum afin de favoriser les échanges entre internautes. Le contenu s’étant enrichi, la structure a évolué en association en 2008 et compte aujourd’hui près de 3 500 inscrits actifs. En 2012, le site a été consulté par plus de 300 000 visiteurs uniques et 20 000 d’entre eux le consultent au moins une fois par mois. »  Le tout est relayé sur les réseaux sociaux : Facebook (1 735 « Likers » et 591 membres), Twitter (807 abonnés) et un compte Scoop-it.           

    F.G.

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