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  • Des ressources pour tirer le meilleur parti du DPC

  • Si la démographie médicale actuelle est une difficulté pour les associations de FMC, c’est au même titre qu’elle le devient pour les patients en terme d’accès aux soins. Cette difficulté n’est que provisoire, sorte de « traversée du désert » car la né cessité de la rencontre, de l’échange, du regard de l’autre partageant les mêmes difficultés, les mêmes doutes reste incontournable. S’y ajoute la possibilité de l’échange des ressources, voire des solidarités. Les tontines persistent malgré la pression des directions des finances. Ce mode de solidarité nécessite l’estime réciproque : quoi de mieux que l’association locale pour la générer !

    Aujourd’hui, le millier d’associations locales continue de regrouper une majorité des médecins leur permettant d’échanger à proximité de leur lieu d’exercice. Les modèles étrangers, dont nous sommes parfois si friands ont souvent leurs limites. L’absence de ce tissu associatif relais en est une le plus souvent reconnue. Même un e-DPC, nécessaire pour des médecins isolés géographiquement, ne pourra répondre à tous les besoins individuels de formation. L’Unaformec apporte aux associations locales un savoir-faire en matière de DPC, des programmes « clé en main » ainsi que des formations validées, voire indemnisées. Le passage de la FMC au DPC est ainsi réalisable, car les associations locales sont prêtes à relayer les initiatives nationales qui leur semblent pertinentes. Elles souhaitent en échange se sentir reconnues dans leur spécificité. Et sont souvent force d’innovation. L’Unaformec c’est cet aller et retour entre le local et le national.

    A titre d’exemple, quelques internes ont, après avoir participé aux soirées de FMC/DPC d’une association locale, fondé un groupe de médecins remplaçants échangeant sur les problèmes spécifiques de leur exercice tant médical que professionnel, sans intervenant extérieur. Dans cette période où le délai entre la fin des études et l’installation n’a jamais été aussi long on peut imaginer la duplication de cette expérience, puis lui permettre d’enrichir les associations existantes. Après avoir fait le tour de leurs difficultés spécifiques, des groupes ainsi constitués sur une identité propre peuvent avoir besoin d’échanger avec les plus anciens. Certaines associations mettent à leur programme l’analyse en commun des événements indésirables de prescription. L’Unaformec leur propose une méthodologie agréée DPC leur permettant une reconnaissance officielle de leurs efforts. Enfin, à ce jour, l’Unaformec forme des relais issus des associations locales à la spécificité de ce que sera l’obligation de DPC. Nous avons ainsi organisé récemment un séminaire au cours duquel une quarantaine d’acteurs du monde associatif ont pu mieux appréhender ce qu’est le DPC, ses finalités, sa méthodologie, afin que sur cette base ils puissent mettre en œuvre un projet de DPC personnel ou associatif.

    Quel que soit le mode d’organisation du DPC qui sera choisi, la question de l’expertise et de la référence reste entière. A l’heure où plusieurs référentiels de la HAS sont retirés, où la nouvelle convention base le paiement à la performance sur des données discutées par la communauté internationale, et où la tarification de l’hôpital le met en concurrence directe avec le privé, l’indépendance des points de vue des experts est plus que jamais à questionner. Les controverses de l’état de la science, mais aussi les connivences particulières avec des intérêts économiques ou idéologiques sont autant inconscientes que conscientes. Par ses publications (Bibliomed, Médecine, voir ci-dessus), l’Unaformec apporte à chaque association de quoi faire le lien entre la pratique quotidienne et l’état mouvant de la science, entre les incertitudes nécessitant cependant de décider, et la réflexion permettant de changer sa pratique. Si la qualité de ces publications est unanimement reconnue (Médecine a obtenu pour la 7e année consécutive un premier prix de l’Éditorial en 2011), elles n’en restent pas moins encore trop méconnues des médecins, submergés d’information. Appuyer le DPC sur ces ressources doit permettre aux associations locales de « faire la part des choses ». Chaque médecin devrait ainsi avoir les outils pour aider son patient à choisir au mieux dans un cadre de décision partagée.

    Francis Abramovici, Unaformec  

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