Une association de plusieurs groupes de FMC (10 à 20 médecins par groupe) souhaite s’investir dans l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et mettre en place une démarche d’EPP pour ses médecins adhérents. A la suite des formations habituelles de FMC, qui se déroulent le plus souvent en présence d’un expert, les participants repèrent dans leurs pratiques des écarts ou des dysfonctionnements au regard des données validées. Certains participants, qui souhaitent prolonger la démarche qualité, choisissent alors un thème d’EPP qui leur permettra d’analyser et optimiser leurs pratiques en tenant compte des données validées, du contexte clinique et du patient. Un des membres du groupe (éventuellement un médecin habilité)  est chargé de la recherche documentaire, de l’organisation et de  l’animation de la séance et ce, en toute indépendance de l’industrie pharmaceutique. L’ensemble des participants s’engagent à respecter la confidentialité des données et des échanges au sein du groupe.

Les participants sélectionnent et rendent anonymes quelques dossiers de patients sur le thème choisi, qu’ils apportent à la réunion suivante. Un échange autour de leurs pratiques fait émerger les questions et les problèmes rencontrés. A partir des données validées, le groupe sélectionne des objectifs de bonne pratique sur lesquels des améliorations sont possibles. Le groupe identifie les causes des écarts, propose des actions d’amélioration et choisit des modalités pratiques de mise en œuvre (rappels informatiques, fiches patients, lettres-type, groupes de travail avec d’autres professionnels, organisation du cabinet). Le groupe peut également choisir un critère particulier de suivi (indicateur) qui sera, par exemple, observé chaque année pendant une semaine de consultation. Chaque participant conservera son résultat de suivi. Le résultat de l’ensemble du groupe, rendu anonyme, sera adressé à chaque participant.

FMC, epp, une même finalité : améliorer la qualité des soins et le bien-être des patients

A la fin du cycle sur un thème, le groupe adresse à l’URML les coordonnées des participants, le programme réalisé, ainsi que les dates des réunions pour faire valider la démarche par un médecin habilité. Le principe d’une validation n’est pas de réaliser un quota d’actions annuel mais d’intégrer cette démarche à sa pratique en fonction de sa disponibilité.

En conclusion, l’EPP commence à se développer. De nombreuses associations de médecins se réunissent régulièrement pour leur FMC. Elles  souhaitent par ailleurs s’investir dans l’EPP, d’autant que la finalité de la FMC et de l’EPP est identique : améliorer la qualité des soins et le mieux-être des patients (loi de santé publique d’août 2004). Sur le terrain  les groupes de FMC mettent en place l’EPP dans la continuité de leur FMC en respectant leurs habitudes de fonctionnement. Ils le font soit en se rapprochant d’organismes agréés pour la mise en œuvre, soit en faisant  appel à des médecins habilités, soit avec leurs ressources internes en respectant les modalités prévues par la HAS (voir EPP mode d’emploi).

Dr Marielle Lafont, HAS, adjointe

Service Evaluation des pratiques

Dr Christian Boissier, HAS, Chef de projet Service Evaluation des pratiques

Références

Brami J. « EPP et groupes d’analyse de pratiques entre pairs : l’association idéale pour le généraliste ». Rev. Prat. Med. Gen. 2006 ; 20 : 903-905