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  • La délégation d’agrément « en live »-Retour d’expérience en Franche-Comté

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    C’est en tant que responsable du réseau à plusieurs niveaux que je propose un premier retour d’expérience de terrain concernant la délégation d’agrément. J’ai pu observer et contribuer modestement à son élaboration en participant au bureau de l’Unaformec depuis bientôt cinq ans. En tant que président de la fédération de Franche Comté, j’ai souhaité développer la gestion administrative de l’ensemble de nos actions pour soulager les cadres associatifs d’un travail qui ne doit plus être le leur, et bénéficier de l’expertise d’un secrétariat spécifiquement formé pour cette tâche. Mais le plus important, à mes yeux, reste l’expérience vécue de la concrétisation de ce projet au sein d’une petite association de douze membres, médecins de famille, au cœur du Jura.

    Il a fallu dans un premier temps former notre secrétariat régional au fonctionnement de la BazUnaf et envoyer, à cette fin, notre secrétaire au siège de l’Unaformec (à Montreuil, dans la région parisienne) à deux reprises ; la venue de la responsable nationale a permis de surmonter d’autres obstacles apparus lors du travail sur la base au niveau local. Les échanges de courriels ont été nombreux et se sont avérés efficaces, sans pour autant pouvoir remplacer les réunions physiques indispensables à une saine et pragmatique appropriation. L’évaluation des secrétaires qui ont participé à ce projet a été plus que satisfaisante et c’est une véritable aubaine pour le bon fonctionnement régional. Nous nous sommes rencontrés en mai dernier pour une dernière journée de partage national de l’outil. De nombreux représentants du réseau ont effectué le déplacement. Une expérience enrichissante et concrète que nous avons expliquée et commentée à l’assemblée générale de notre fédération franc-comtoise en juin dernier.

    Chaque association adhérente de la fédération qui a fait sa Démarche d’assurance qualité (DAQ) va pouvoir utiliser ce service dés à présent ; il faut toutefois informer et sensibiliser les responsables sur l’outil et la démarche. Ce travail est celui des conseils d’administration et des bureaux. Il nécessite la rencontre physique des responsables associatifs avec le secrétariat régional, et cela au moins une fois dans l’année. La démarche d’assurance qualité n’a jamais constitué une gêne pour les associations ; sa réalisation a toujours permis d’en optimiser le fonctionnement, quelle que soit la taille de la structure. Il ne faut pas hésiter à la réaliser en petit comité, c’est-à-dire à trois ou quatre responsables de la structure concernée. Par ailleurs, ces démarches concrètes (secrétariat, BazUnaf, DAQ) font partie du ciment indispensable à la solidité du réseau et au sentiment d’appartenance des adhérents. Elles justifient à elles seules le règlement annuel de la triple cotisation : locale, régionale et nationale.

    Un gage de l’amélioration du fonctionnement associatif et de valorisation de l’engagement individuel

    Localement et depuis deux ans maintenant, je remets à chaque participant un « portefeuille d’action » reprenant l’ensemble des soirées et des séminaires auxquels il a participé (séminaires nationaux ou régionaux mis en place par la fédération). Je suis surpris par l’importance que revêt la matérialisation des efforts de chacun ; elle s’exprime à travers la satisfaction du médecin quand il parcourt ce document. Il peut à ce jour y consulter ses actions réalisées en 2006, 2007 et 2008. Pour obtenir ce document personnalisé, il est nécessaire de fournir en début d’année le programme définitif de l’année précédente et les feuilles d’émargement pour chaque action citée. La secrétaire se charge ensuite d’intégrer ces éléments sur la base de données puis d’en extraire le portefeuille individuel signé du président de l’association. Ce portefeuille peut aussi être récupéré sur le site de l’Unaformec en utilisant le mot de passe remis chaque année avec l’attestation de cotisation. Ce recours par Internet est encore peu utilisé mais il faut en faire la promotion car le médecin aura ainsi la possibilité de construire son propre portefeuille de formation et de l’actualiser en y ajoutant, toujours sur la base de justificatifs, toutes les autres actions qu’il aura effectuées.

    L’une des conséquences concrètes de ce dispositif a été de permettre depuis deux ans aux médecins qui se forment de récupérer le crédit d’impôt formation dans son ensemble quand ils peuvent justifier de dix soirées et d’un séminaire (10 x 3 heures + 16 heures, soit 46 heures sur lesquelles sont déduits un maximum de 40 fois le Smic horaire, soit l’équivalent de 350 euros). Ce crédit d’impôt compense très largement les cotisations.

    Le Développement professionnel continu (DPC), nouvelle obligation légale, reste très théorique et flou dans l’esprit des médecins. Sa place et son rôle vont se concrétiser par la publication de décrets d’application, mais il semble que chacun devra justifier d’une façon ou d’une autre de ses efforts de formation. La délégation d’agrément devra à terme le permettre et donner à nos adhérents une vision plus précise et valorisée des efforts qu’ils font depuis si longtemps pour s’améliorer. Elle constitue un outil exceptionnel, certes pour des instances nationales, comme l’Unaformec, pour asseoir leur rôle historique dans notre accompagnement, mais aussi pour les fédérations régionales, indispensable intermédiaire entre le niveau national et le terrain. Elle est le gage de l’amélioration du fonctionnement associatif. Elle permet aux praticiens, dont une grande majorité s’engagent volontairement dans la formation et restent souvent dépités que cet investissement ne soit pas reconnu, de voir leur engagement valorisé.

    Il est fondamental que chacun ait connaissance du formidable travail d’information effectué au niveau national dans l’accompagnement à la mise en place de ce vaste chantier. En cliquant sur DocAsso, sur le site www.unaformec.org, on consultera ainsi l’ensemble des règles indispensables au fonctionnement associatif. Ce travail de bénédictin collige tous les textes administratifs, juridiques et comptables des différents domaines associatifs. Consulté par mot-clé, il peut rapidement offrir une réponse concrète aux questions relatives au fonctionnement de sa structure.

    Il existe en complément un classeur, baptisé SetUnaf, qui regroupe dans six chapitres tout ce dont a besoin une association pour s’engager dans la délégation d’agrément. Que révèle ce précieux classeur ? Qu’une association est reconnue si elle dispose de statuts, d’un bureau et d’un conseil d’administration bien identifié, d’une liste de cotisants et de comptes rendus annuels de son fonctionnement. Le classeur nous propose un exemple de fiche de synthèse par action, simple et pragmatique.

    Mon souhait, en participant au bureau de l’Unaformec, était de favoriser et valoriser les efforts de formation de nombreux médecins. La loi sur ce point semble avancer, mais l’expérience de ces quinze dernières années nous incite à ne pas trop s’y fier, mais plutôt à s’organiser et progresser. Les multiples activités réalisées dans ou en dehors de nos cabinets restent exigeantes ; les pressions augmentent en permanence et les médecins sombrent dans leur solitude, quand ils ne finissent pas dans le burn out. Bientôt vont s’installer les maisons médicales pour attirer les jeunes. Elles leur permettront de partager et rendre la pratique plus confortable. Mais l’indispensable tissu associatif continuera de faciliter les rencontres, les formations, les échanges et les bons moments. Dans ce réseau, les tâches doivent être identifiées, réparties ou déléguées. Notre développement personnel et professionnel continu ne pourra s’affranchir de nos rencontres ; il est impératif de les valoriser et de redonner à chacun le plaisir de la réunion et du partage.

    En mettant en place la délégation d’agrément, l’instance nationale a souhaité faire du réseau un espace vivant et reconnu par tous. Par là même elle a pensé, développé et mis en place l’outil facilitant et reconnaissant nos initiatives de développement professionnel continu.

    Dr Damien Pollet,

    Responsable local, régional et national

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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