Le projet de l’Unaformec a toujours été de développer des outils pour les médecins et les associations de FMC, au service de la qualité des soins. En 1978, c’est la pédagogie qui était mise en avant, afin de permettre aux associations de passer du stade de l’EPU à la FMC. L’enseignement post-universitaire se réalisait essentiellement sous forme de cours ou de conférences-débats, animés par des experts de la pathologie. Avec la FMC, l’Unaformec  développait la pédagogie pour adultes, utilisant la technologie des objectifs, la pédagogie active sous la forme de travail en petits groupes à partir de situations concrètes professionnelles, le recours à une expertise adaptée au public de la formation. Avec la FMC, c’est une étape essentielle qui était franchie, puisque la formation devenait centrée sur l’apprenant et ses besoins spécifiques, et que cet apprenant devenait actif dans le processus formatif.

La seconde étape a été celle de la documentation, avec la création du Centre de documentation de l’Unaformec, consacré aux soins de premier recours et à la pédagogie. Il devenait possible d’accéder à la source de l’information. L’expertise devenait accessible à tous, bien avant l’ère de l’internet et de Medline.

La troisième étape a été celle des écoles de formateurs pour la formation continue et initiale, celles de Riom et d’Évreux. Plus proche de nous, avec Agora-Formation, c’est une école de développement personnel et professionnelle du médecin, qui ajoutait aux sessions pédagogiques des actions d’expression personnelle, de gestion du stress, de gestion et d’organisation de sa vie professionnelle. Avec Agora-Formation, c’est bien une formation destinée à couvrir l’ensemble des besoins du médecin, professionnel et personne à part entière, qui était organisée sous forme de modules progressifs et complémentaires.

En 1999, avec le Bilan professionnel personnalisé (le BPP), c’est la première étape du Développement professionnel continu (DPC) qui était lancée. Cette démarche, très originale à l’époque et qui le reste encore aujourd’hui, visait à développer l’autonomie du médecin à déterminer ses propres besoins de formation. L’évolution de ces principes s’est réalisée progressivement, pour passer de l’appropriation de principes pédagogiques centrés sur les apprenants, à un développement autogéré et continu du médecin en tant qu’individu et professionnel. Aujourd’hui, l’Unaformec propose des outils complémentaires aux médecins et aux associations. Il s’agit du site web, de BazUnaf, et des outils du DPC.

Quels sont leurs points communs ?

• Un système centré sur le médecin. Nous avons vu l’évolution de l’Unaformec depuis 30 ans. Aujourd’hui, la pédagogie pour adultes peut être considérée comme acquise par la profession. La nouvelle frontière est celle du développement personnel du médecin. Le BPP, mais aussi le site web de l’Unaformec sont destinés à faciliter l’autonomie du professionnel dans le développement de la qualité de son exercice. Cette qualité est double : qualité des soins, bien entendu, mais aussi qualité de l’exercice pour le médecin. Cette qualité d’exercice passe par l’identification des difficultés rencontrées dans l’ensemble des tâches professionnelles, suivie par des actions d’amélioration qui peuvent être mises en place par le professionnel lui-même, seul ou en collaboration avec des collègues ou d’autres professionnels de santé. Les formations qui sont organisées par le réseau sont inscrites dans cette dimension : formations sur des thèmes biomédicaux, bien entendu, mais aussi formations à la communication avec le patient, à l’expertise, à l’éthique, à la documentation. Les séminaires sont pour la plupart construits pour débuter par une analyse de la pratique des participants, autour de cas apportés par les stagiaires. Cette technique permet de mettre en évidence l’ensemble des difficultés rencontrées sur un thème donné. Ces difficultés peuvent être de nature cognitive, porter sur la négociation avec le patient, l’assertion du médecin, mais aussi concerner les problèmes éthiques ou organisationnels. Ce travail préalable apporte une garantie de pertinence de la formation, d’une part parce qu’elle tient compte des besoins des médecins, mais aussi et surtout parce que les débats qui s’engagent portent bien sur les différents champs de la pratique. Il s’agit alors, dans bien des cas, d’une interformation, dans laquelle les participants ont une expertise propre, et, dans tous les cas, d’une pratique réflexive..

• Un système d’information pour redonner du pouvoir au médecin et à ses associations. Selon un vieil aphorisme, « celui qui détient l’information détient le pouvoir ».  Pour l’Unaformec, ce sont les associations et les médecins eux-mêmes qui doivent détenir l’information. Cette  information, c’est celle sur l’organisation des actions pour les associations, et le portfolio pour le médecin. Avec BazUnaf, l’Unaformec a mis en place les moyens de développer l’autonomie des médecins et des associations, dans le respect de la charte de qualité fondatrice de l’Union. Cette base de données permet au médecin de gérer son portfolio, dans un espace confidentiel et personnel, auquel il est le seul à avoir accès.

Pour les associations, il s’agit de bénéficier d’un outil facilitant la gestion au quotidien. Cette base permet bien sûr de fiabiliser l’information, et, pour le médecin, d’accéder en un seul endroit à l’historique des formations du réseau auxquelles il a participé. Un des maîtres mots de ce système est « cohésion ». Les données administratives  sont toutes gérées dans une base de données unique, garantissant la qualité des saisies.

Ce système d’information est au cœur de la délégation d’agrément, qui permet de garantir les mêmes principes éthiques et de qualité dans l’ensemble du réseau.  

• Une préoccupation de la qualité. Une des étapes de la démarche qualité passe d’abord par une traçabilité de l’information. Le système d’information mis en place par l’Unaformec participe à cette qualité. Avec BazUnaf, l’accès à l’historique en ligne de ses actions, avec le BPP, l’Unaformec construit progressivement et avec patience un nouveau paysage, qui participe au courant pédagogique actuel de la pratique réflexive. Mais aussi à un courant plus général de l’autonomie des personnes, que développe la notion d’empowerment. Il s'agit de permettre à l’individu de développer non seulement l’analyse de son contexte professionnel et personnel, mais de lui fournir les outils de son épanouissement. Nous reprendrons l’aphorisme de l’information et du pouvoir pour le moderniser : le pouvoir appartient à celui qui peut gérer l’information, la traiter et l’utiliser. C’est bien le sens que nous donnons aux outils que nous proposons.

Dr Eric Drahi,

Unaformec/SFDRMG