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  • Les arcanes de la santé « mobile »

  • Le constat est unanime : la pratique médicale a évolué grâce aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, bon nombre de médecins utilisent tous les canaux de la m-Santé, à commencer par le web devenu au fil du temps indispensable : 96% des médecins reconnaissent en effet recourir à Google dans le cadre de la recherche d’informations médicales. Le dernier « Observatoire des usages numériques en santé »1 souligne aussi la place de plus en plus importante des smartphones et des tablettes numériques dans la pratique professionnelle. La télémédecine se fait par ailleurs plus présente, dessinant un maillage plus étroit entre généralistes et spécialistes. Les blogs de médecins fleurissent enfin, laissant davantage entendre la voix des professionnels autour des projets de réforme (http://drfoulard.fr/) ou de leur vécu au quotidien (http://www.drmaison.fr/). On l’aura compris, le digital est partout et facilite de nombreuses tâches. Planches anatomiques, logiciels d’anatomie en 3 D, atlas de radiologie, logiciel d’aide à la prescription, vidéos, DMP, traductions médicales, tests de vision, calendrier vaccinal, scores médicaux, banque de données médicamenteuses, Vidal en ligne, etc., les nouvelles technologies permettant à tous d’adopter des solutions alliant pédagogie et facilité de partage d’informations. En intégrant les outils mobiles dans leur pratique, les professionnels de santé aident aussi à lutter contre les déserts médicaux. L’utilisation de la webcam lors des consultations est d’ailleurs de plus en plus courante.

    Les applications santé encore peu préconisées par les médecins

    Toujours selon l’Observatoire Vidal des « usages numériques en santé », 94% des médecins déclarent avoir un usage professionnel de leur smartphone et 56% d’entre eux affirment utiliser des applications médicales. Les tablettes seraient en progression : 56% des médecins utilisateurs de smartphones en possèdent une. Pour le moment, ces outils technologiques restent cependant des moyens d’information et de formation individuelle plus que de transmission. En effet, seuls 8% des médecins utilisateurs de smartphones déclarent recommander une application santé à leurs patients. Une attitude bien éloignée de celle de nos confrères Outre-Manche : le ministère anglais de la Santé incite en effet les médecins à encourager leurs patients à utiliser des applications et services mobiles pour suivre leurs marqueurs vitaux dans différentes situations comme le suivi de la grossesse, le monitoring de la tension artérielle ou encore la surveillance du diabète. Il espère ainsi réduire les consultations surnuméraires et faire économiser plusieurs millions de livres sterling au système de santé publique. En France, le réflexe n’est pas encore acquis et se justifie, selon les médecins, par une offre très large d’applications santé (près de 14 000 applications sur la boutique en ligne de l’App Store) pas toujours très fiables et parmi lesquelles il est difficile de se repérer.

    Un usage encore limité des réseaux sociaux

    Autre avantage de la m-Santé : permettre aux médecins de se réunir au sein de communautés, par spécialité ou par zone géographique, pour s’interroger entre pairs et échanger sur leurs pratiques, en particulier sur des cas cliniques. Ce partage de compétences se développe, notamment grâce aux « dossiers partagés » en ligne sur des plateformes type Dropbox ou Google Drive.

    Les médecins ont également adopté l’usage des réseaux sociaux dans leur pratique d’Internet et n’hésitent pas à se faire entendre. La fin de l’année 2012 a ainsi  été marquée par le mouvement de contestation des 24 médecins blogueurs sur Facebook et Twitter contre la décision du gouvernement à propos des déserts médicaux. La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a dû répondre par tweets et recevoir les médecins blogueurs.

    Devant cette montée en puissance des réseaux sociaux au sein de la profession médicale, l’Ordre des médecins a statué autour de règles de conduite pour la profession : un livre blanc préconise de faire un usage « responsable » des médias sociaux numériques. Actualités, partage de connaissances, emploi, développement de ses relations, si les médecins utilisent les réseaux sociaux pour partager des informations entre pairs, leur usage est cependant loin d’égaler celui des médecins indiens ou japonais qui se rendent quotidiennement sur Twitter ou LinkedIn à des fins professionnelles et jouent à fond le jeu des communautés médicales en ligne.

    Il faudra peut-être attendre que la m-Santé occupe une place prépondérante au sein de la pratique médicale pour que ces plateformes communautaires dédiées aux professionnels de santé français puissent donner leur pleine mesure et perdurer.

    Ariane Langlois

        1.http://www.vidal.fr/actualites/13131/2eme_barometre_sur_les_medecins_ayant_un_smartphone_l_utilisation_en_consultation_se_banalise/

     

    La solution de télé-observance « homecareONLINE »

    Avec le système de télé-observance homecareONLINE, les médecins peuvent suivre à distance les patients souffrant d’apnée du sommeil et améliorer leur adhésion au traitement. Une solution innovante pour réorganiser les soins primaires qui devrait prochainement se généraliser à d’autres maladies chroniques.

    Et si mieux suivre les patients atteints de maladies chroniques était en même temps un gage d’économie ? C’est en tous cas l’avis de l’Assurance maladie. C’est aussi celui de Orange HealthCare : « Ce qui grève le budget de la sécurité sociale, ce ne sont pas les malades bénéficiant d’un suivi de qualité, ce sont les autres : ceux qu’il faut hospitaliser quand la situation est trop grave faute d’avoir été diagnostiquée à temps ». Prenons l’exemple d’un syndrome très mal connu : l’apnée du sommeil. 90% des cas ne sont pas diagnostiqués. Une situation d’autant plus grave que ces patients présentent trois fois plus de risques d’avoir un accident de voiture et cinq fois plus de risques de développer une maladie cardiaque. Enfin, compte tenu de leur piètre qualité de sommeil, un malade sur cinq souffre de dépression. Or quand on sait que 40% environ de la population française fait de l’apnée du sommeil, mieux vaut améliorer le dépistage en amont et optimiser l’observance en aval. Orange Business service a donc développé en partenariat avec Weinmann Développement une solution de télé-observance pour le suivi des patients traités par PPC (Pression Positive Continue) : homecareONLINE. « L’application nocturne d’une PCC par masque de ventilation peut réduire les risques liées à ce syndrome mais l’adhérence au traitement est un facteur clé. Or les chiffres montrent que 20 à 30% des patients l’interrompent au cours des quatre premiers mois. Le télésuivi constitue dès lors une solution pertinente pouvant contribuer à une meilleure observance », affirme Benjamin Sarda, directeur marketing de Orange HealthCare.

    Vers une meilleure réorganisation des soins primaires

    « Concrètement, les données cliniques sont transmises via le réseau sécurisé d’Orange à une plateforme Cloud. Cette dernière administre les informations collectées vers leurs prestataires de soins médicaux qui y accèdent par un portail sécurisé », poursuit la firme. Outre l’amélioration de la qualité de vie du malade et la baisse du nombre d’hospitalisations grâce à un meilleur suivi, ce nouvel outil permet une meilleure réorganisation des soins primaires. « À partir du moment où on devient capable de mieux prendre en charge le malade chronique, on diminue la pression sur le médecin généraliste pour mieux équiper les nouvelles formes de pratique comme la pratique regroupée », complète notre interlocuteur. Mais pour démocratiser le recours au télé-suivi et, conjointement, à la télé-expertise, encore faut-il que les praticiens deviennent les prescripteurs de cette nouvelle organisation. « Cet outil a été conçu pour leur offrir un exercice plus efficace de la médecine. Nous devons donc leur insuffler le reflexe “ homecareONLINE ”. Mais il est également de notre responsabilité de les rassurer : la télémédecine ne doit en aucun cas constituer une recette unique et identique déclinable à l’envi à tous les malades. Certains en tireront profit mais d’autres pas », tempère Benjamin Sarda. A terme, ce type de solution devrait se généraliser aux autres maladies chroniques. L’accès devrait lui aussi être facilité pour répondre au contexte fort de mobilité des médecins. « Nous testons actuellement une application sur smartphone avec des généralistes de la région de Clermond-Ferrand. Pour garantir à tous les protagonistes une sécurité maximale, l’accès aux résultats biologiques s’effectue cette fois via une “SIM authentification” », révèle le directeur marketing qui, pour faire taire les sceptiques, n’hésite pas à dire que la plupart des médecins libéraux sont prêts à s’emparer de ces nouvelles technologies.

     

    Palmarès du Festival de la Communication Santé 2013

    Grand Prix du Festival

    • « La Peau s’affiche » (LEO Pharma) 

    • « La minute blonde pour l’alerte jaune! »

    (Association Maladies Foie Enfants)

    Prix de la Communication Médicale

    Or : « Aïe ! » (MundiPharma)

    Argent : « Guide Zéphir » (Elsevier Masson)

    Bronze : Association FORMATIC Santé

     

    Prix de la Communication Hospitalière

    Or : « Face à l’AVC : 4h30 chrono »  (Bayer Healthcare)

    Argent : Takeo (Air Liquide Santé France)

    Bronze : « La violence à l’hôpital » (MACSF)

    Prix de la Communication Santé Grand Public

    Or : « My Santé Mobile » (IDS Santé)

    Argent : Campagne d’environnement : « Gardez le contrôle » – Menarini (Havas Life)

    Bronze : « Web Série » (LEEM)

    Prix de la Communication Corporate

    Or : « La Peau s’affiche » (LEO Pharma)

    Argent : « Le m Health Tour » (Orange Healthcare)

    Bronze : « Think Human » (Mundipharma)

    Prix de la Communication Produit Grand Public

    Or : Catégorie Dispositifs médicaux : Campagne TV « Urgo » (Urgo)

    Or : Catégorie Médicaments OTC : Hexaspray (Bouchara Recordati)

    Argent : Catégorie Dermo-Cosmétique : « Les aventures de Lisa & la dermatite atopique » (La Fondation Mustela)

    Prix de la Communication Patients / Familles

    Or : « SEP en scène » (Novartis)

    Argent : « Hepatoweb HD »

    Prix de la Communication Associative

    Or : « La minute blonde pour l’alerte jaune ! » (Association Maladies Foie Enfants)

    Prix de la Start-Up

    DMD santé

    Prix de l’Innovation de l’Union des Annonceurs Santé

    Arthrolink.com (Laboratoires Expanscience)

    Prix de la FNIM (Fédération Nationale de l’Information Médicale)

    « La minute blonde pour l’alerte jaune ! » (Assoc. Maladies Foie Enfants)

     

    ASIP Santé, l’opérateur institutionnel

    Créée en 2009, l’ASIP Santé a pour vocation de développer, coordonner et participer à la régulation de la e-Santé en France. Sa création témoigne, selon les termes de l’ASIP, « de la volonté des pouvoirs publics de renforcer la maîtrise d’ouvrage publique des systèmes d’information qui se développent dans le secteur de la santé et d’accompagner l’émergence de technologies numériques en santé afin d’améliorer l’accès aux soins tout en veillant au respect des droits des patients ».

    Parmi les missions de l’ASIP : • la réalisation et le déploiement du Dossier médical personnel (DMP), et en particulier la maîtrise d’ouvrage de son hébergement ; • la définition, la promotion et l’homologation de référentiels, standards, produits ou services contribuant à l’interopérabilité, la sécurité et l’usage des systèmes d’information de santé et de la télésanté, ainsi que la surveillance de leur bonne application ; • la maîtrise d’ouvrage et la gestion des annuaires et référentiels nationaux regroupant les identités et informations associées relatives aux professionnels de santé, ainsi qu’aux services et établissements de santé et du secteur médico-social ; • la certification, la production, la gestion et le déploiement de la Carte de professionnel de santé (CPS) ; • l’accompagnement et l’encadrement des initiatives publiques et privées concourant à son objet ; • la participation à la préparation et à l’application des accords ou projets internationaux dans le domaine des systèmes de partage et d'échange de l'information de santé.            D.P.

     

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