• Numéro TLM 75
  • FMC & Santé au travail

Spécialité : Santé publique

Date : 15/04/2009

FMC & Santé au travail
L e temps était venu de consacrer un dossier de la revue TLM au thème général —et cependant mal connu des médecins—de la « Santé environnementale ». Terme maintenant reconnu, utilisé par les spécialistes de l’environnement, comme par ceux de la santé. Que se cache-t-il donc derrière cette façon nouvelle d’aborder la santé ? Serait-on, par l’intermédiaire des nouvelles pathologies engendrées par un environnement souffrant, à la veille de réaliser une nouvelle forme de médecine « globale ? On constate en effet que des questions aussi diverses que les pathologies dues à la pollution atmosphérique —traitées ici par Jean-Marie Rambaud, spécialiste de ce sujet—, ou encore que la nocivité croissante engendrée par la présence des ondes électromagnétiques dans notre environnement, voire également que les perturbations nouvelles, par leur ampleur, de l’environnement au travail (le Dr Patricia Chinet, médecin du travail, atteste dans ces pages de l’invasion galopante de ces pathologies dans sa pratique quotidienne, stress croissant dans les entreprises, épuisement, dépression) se manifestent de plus en plus et menacent la santé de nos patients « au quotidien». Mais ces spécialistes ne sont pas isolés : les médecins généralistes rencontrent de plus en plus fréquemment ces pathologies, sur lesquelles il est souvent difficile de mettre un nom et plus encore de trouver un traitement adapté. Les Drs Florence Gaudart et Patrick Ouvrard aborderont, chacun à leur manière, ces délicats sujets. Face à cette déferlante, que l’on voit arriver depuis longtemps sans vouloir y croire vraiment, que faire ? On trouvera ici des solutions appliquées avec plus ou moins de succès, des initiatives également, prises par les grandes institutions, par l’État par exemple, qui s’inquiète non seulement des souffrances nouvelles que peuvent engendrer ces pathologies, mais aussi de leur coût humain et… financier. Pour des structures de formation de médecins telle que la SFTG, la question se pose de manière aiguë ! Pas ou très peu de financements « officiels » (les séminaires OGC n’ont pas encore intégré la notion d’« environnement »…), pas de formation initiale pour les étudiants (hormis les futurs médecins du travail), pas de reconnaissance, peu de recherche en médecine ! Mais aussi des conflits d’intérêt, somme toute assez proches de ceux que rencontre la FMC, lorsqu’elle se veut objective —c’est-à-dire échappant au contrôle de l’industrie. La prise de conscience des risques réels ne semble pas avoir encore atteint son niveau d’efficacité ! C’est donc essentiellement sur les médecins du travail que repose actuellement la connaissance des pathologies de l’environnement. Une médecine de l’environnement est donc en train de se mettre en place, poussée par l’urgence et avec elle l’information croissante des médecins généralistes, médecins de premier recours, confrontés plus que quiconque à ces problèmes nouveaux, et bien isolés pour y faire face ! L’enjeu est de taille. Le temps est donc venu pour les médecins de se former dans ces matières nouvelles. La SFTG quant à elle poursuit un travail, initié le 30 Janvier 2009 lors d’un colloque au Palais du Luxembourg, sur le thème très général de « Santé et Environnement ». Un groupe de travail prend le relais et veut se consacrer, dans le cadre de la FMC du médecin généraliste, à la mise en route de questionnaires, de séminaires et d’actions diverses allant toutes dans le sens d’une meilleure collaboration entre la Médecine générale et la Santé publique. Ce dossier de TLM participe donc à cette action. Nous devons à nos patients d’être le mieux formés possible sur ces sujets difficiles. Il est donc légitime que notre énergie se tourne aussi dans cette direction. Ainsi qu’elle le rappelle dans son article, le Dr Florence Gaudard, initiatrice du groupe Santé-Environnement de la SFTG, l’action 42 du Plan national de Santé-Environnement confirme—si besoin était—la nécessité impérieuse de « former des médecins aux pathologies induites par l’environnement ». Alors, conseil sans suite ou prise de conscience de l’amplitude d’un vrai problème de santé publique ? Dans tous les cas, à la SFTG,nous considérons ce thème comme une priorité absolue !

  • Ce dossier est composé de 4 Articles